Aujourd’hui, j’ai vécu une très belle séance avec l’une des personnes qui me fait l’honneur de l’accompagner vers son mieux-être. Lors de sa séance précédente, je lui avais conseillé comme je le fais souvent, de noter ses rêves sur un petit carnet afin de les ramener dans son espace thérapeutique et que nous en récoltions le plus beau miel… Il avait alors traversé un moment très important : il avait contacté son petit garçon intérieur blessé (terrifié) de façon fugace sans en trouver l’origine dans ses souvenirs.

Je choisis avec son accord, de partager son rêve hors du cabinet car celui-ci est une pépite symbolique éclairant tout le processus thérapeutique !

En préambule, il me déclare, « j’ai fait un rêve le lendemain de notre séance de la semaine dernière, mais je ne fais pas de lien… » Eh oui, le rêve est un être mystérieux qui dévoile ses arcanes à celles et ceux qui s’y sont exercé ! Tout est parfait puisque c’est mon cas… depuis des décennies, j’ai appris à décoder son langage pour mon plus grand bonheur et celui des personnes qui croient au début « qu’un rêve, c’est bizarre, cela n’a ni queue ni tête, c’est n’importe quoi, c’est absurde, etc… ».

Je l’invite à dérouler cette séquence puis à pratiquer un art que j’avais appris dans ma formation de gestalt-thérapeute (vous êtes tous les éléments du rêve et votre inconscient a utilisé des supports extérieurs à vous-même pour éclairer certaines zones aveugles)… Nous listons les éléments du rêve puis je vais lui proposer d’incarner à tour de rôle chacun d’entre eux en se mettant au contact de ses ressentis émotionnels et corporels au fur et à mesure.

La liste est simple : mur, tuyau, chambre de ma fille, eau, moi, fissure. Voici la première version de l’histoire avec sa voix. « Je vois la chambre de ma fille inondée d’eau. L’un des murs de la chambre est ouvert en deux par une fissure. Un tuyau métallique enfermé dans le mur, à présent visible, s’est percé et fait couler son eau dans la chambre. »

Pour chaque élément, je vous transmets des éléments de son vécu et ensuite mon regard que je ne lui délivrerai qu’en fin de parcours afin que mes informations ne risquent pas de l’influencer à revenir dans son mental, et par conséquent, à risquer de se couper de ses ressentis, qui sont fondamentaux dans ce type de travail thérapeutique. Les phrases soulignées sont révélatrices de l’étape où il se trouve dans son cheminement de guérison.

En tant que chambre de ma fille : « je me sens envahi, agressé. (Ressenti d’une forme de peur). »

Mon regard : La chambre de sa fille représente en fait l’intime de son enfant blessé. L’eau symbolise les émotions, la part féminine. Sa peur est d’être submergé par les émotions se reliant avec les blessures de son enfant intérieur. Il est également en recherche de se reconnecter à sa part féminine (intuition, connexion spirituelle) et en même temps la redoute.

En tant que mur : « je suis droit, je vais du sol à la charpente, je suis coupé en deux. Je risque de m’effondrer. (Ressenti d’inquiétude). »

Mon regard : Le mur représente ses certitudes, ses conditionnements, ses loyautés envers sa famille ; la coupure en deux met en exergue sa lutte intérieure inconsciente entre la part de lui qui veut avancer et guérir et celle qui veut rester à des valeurs enfermantes de son passé éducatif. Il a peur que la remise en cause de celui-ci l’emmène à une forme d’effondrement.

En tant que tuyau : « je suis percé, je laisse s’échapper tout ce que j’ai contenu. (ressenti d’inquiétude). »

Mon regard : Le tube métallique représente l’enfouissement des émotions, la rigidité. Le percement est générateur d’inquiétude : qu’est-ce qui va remonter à la surface ?

En tant qu’eau : « je suis fluide, en m’échappant de mon contenant, je suis libre. (ressenti agréable, pétillement). »

Mon regard : Une solution commence à se faire jour ; grâce au fait qu’il sort des conditionnements initiaux, il peut envisager d’aller vers sa liberté.

En tant que fissure : « je laisse voir la lumière derrière (ressenti agréable). »

Mon regard : La fissure laisser apparaître de la lumière, bien évidemment qui éclaire son histoire, toutes les zones d’ombre qu’il a refoulées et le font souffrir à son insu.

En tant que moi : « je me sens acteur alors qu’au début de la séance, je subissais. Je sens que je peux réparer. »

Mon regard : Grâce à tout l’itinéraire vécu au cœur de chaque représentation, il est redevenu acteur, il a pu exprimer toutes ses peurs fantasmatiques concernant le chemin thérapeutique. Il se sent devenir acteur et créateur de sa réalité. Il ressent davantage de confiance pour la suite. Il se sent capable d’aller regarder son histoire et de prendre soin de son petit garçon intérieur.

Une perfection ! Ce voyage symbolise admirablement ce que les mouvements contradictoires que peuvent ressentir les êtres dans les premières étapes de leur voie de guérison. Combien je suis toujours touchée et émerveillée d’accompagner cette naissance à soi-même !