Une petite lampe dans la nuit à l’entrée de la chambre de mon enfance. Elle m’évoque étrangement la lumière face à la fillette de l’affiche du film de Pierre Barnerias « Les Survivantes ».

Huit femmes parviennent à témoigner de leurs premières années violentées par l’abominable. J’ai remonté moi-même en quatre étapes sur trente ans de vie ce que j’avais subi de mes parents pédocriminels lorsque j’étais une bébelle*. Jusqu’à dix ans, je me mettais au lit chaque nuit avec une terreur tapie au fond de moi. Il y avait mes peluches, une grand-mère protectrice qui ignorait tout et la petite lampe allumée à l’entrée de ma chambre. Quelquefois ma mère perverse passait à ce domicile et éteignait soigneusement celle-ci me maintenant dans la nuit de mon désespoir insondable, inaccessible.

J’ai la confirmation dans ce film de scénarios pédocriminels paroxystiques, bien au-delà des souffrances que j’ai endurées. Mes sœurs et frères, je vous tends la main avec tout mon Amour.                                        J’ai survécu,  vous aussi.

Nous pouvons à présent nous retrouver au pays où tout peut être guéri avec l’aide de thérapeutes compétents et bienveillants capables d’accueillir l’infini des possibles créations de la détresse humaine, ainsi que je l accomplis depuis deux décennies, en le transmutant.

Survivre sur un radeau improbable puis Vivre à bord de ma nef, en ayant évacué toutes mes émotions : honte, culpabilité, peur,  terreur,  rage,  colère… pour parvenir enfin au port de la douceur, de la paix.  Y apporter un sens spirituel karmique. Me sentir belle, propre, grande, continuer avec fierté et honneur.

Je sors bouleversée de ce visionnage et aussi heureuse. Je suis bien guérie. L’une des caves immondes sur lesquelles repose notre société s’inonde de lumière, au service de l’Humanité et du Nouveau Monde.

Je rentre, je me couche. En effleurant la mémoire de ma petite fille intérieure d’une plume, je ne parviens pas à éteindre la lampe de chevet. Je me souris. Je m’offre de l’amour alors que mon chat survient pour me prodiguer un câlin. Je le remercie infiniment, j’éteins puisque j’ai découvert il y a longtemps que la Lumière était à l’intérieur de moi. Je retrouve la nuit apaisante que j’ai rencontrée depuis que je me suis pleinement guérie.

Bonne nuit, tous les petits de tous les mondes. Le jour vient tout bientôt, où vous pourrez tous dormir ainsi. Je vous Aime et visualise votre libération pour l’éternité des temps à venir.

                                                                                                                      Bianca Saury

                                                                                                                   Juillet 2024

 

*Il n’existe aucun nom pour la toute petite fille. Tous les vocables sont masculins. J’ai créé ce mot pour réparer ce déséquilibre, relent d’une société machiste qui nie le féminin.

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